Narcisse
Nombre de messages : 123 Age : 31 Localisation : Bah... Ici V.v Emploi/loisirs : Ben voyons... Me regarder dans le miroir Humeur : Assez explosive. Date d'inscription : 21/07/2008
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| Sujet: Narcisse VS Amà Mer 23 Juil - 3:21 | |
| Pseudo : Narcisse
Rang : Elite
Quel domaine ? (créas, photos etc) : Eciture
Quelle épreuve ? J'explique
Rang souhaité de l'adversaire :Qu'importe?
Autre ? Donc, texte en prose racontant les derniers instants d'une vieille personne, sexe et âge au choix. | |
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Amà
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| Sujet: Re: Narcisse VS Amà Mer 23 Juil - 3:22 | |
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Narcisse
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| Sujet: Re: Narcisse VS Amà Mer 23 Juil - 3:27 | |
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Narcisse
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| Sujet: Re: Narcisse VS Amà Ven 25 Juil - 1:23 | |
| Pardon, je n'aurais pas le temps de finir le texte avant de partir. J'essayerais de le finir chez ma mère, mais je doute avoir accès à un ordinateur de si tôt. Mardi, mercredi?^^ | |
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Narcisse
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| Sujet: Re: Narcisse VS Amà Sam 26 Juil - 6:29 | |
| Ecrit en deux heures maximum et non relu '^^ Mais c'est déjà ça. Allez, bayou!
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Résignation
Anna déposa doucement sa tête sur l’oreiller. Ses trois mois d’espoir heureux venaient de s’envoler en fumée. Les docteurs, penauds, quittèrent la chambre d’hôpital, laissant à sa sœur le soin de réconforter leur patiente. Diane, la sœur, prit la main de la condamnée, qui était muette, le visage fermé. « Je suis désolée, Anna. _Tu n’y es pour rien, chérie. J’aurais dû m’y attendre. » Deux bonnes minutes de silence s’ensuivirent. Puis Diane se décida à se lever, sanglotant encore, pour quitter la chambre. Elle n’allait probablement plus revenir, songea brièvement Anna, avant de se rappeler que les docteurs ne lui donnaient pas la journée. Elle soupira, et osa enfin relâcher les muscles de son visage. Elle laissa l’eau salée quitter ses yeux, et un gémissement s’échappa de ses lèvres usées par l’âge. Elle avait 68 ans et ne pouvait plus vivre, maintenant que l’avenir lui semblait meilleur que tout ce qu’elle avait enduré durant presque 55 années.
Tout avait commencé un Noël funeste. Un accident de voiture avait coûté la vie à son père et plongé sa mère dans le coma suite à un accouchement d’urgence. Elle avait 10 ans, et sa petite sœur venait de naître. Orphelines de père et de mère, elles furent placées chez leur oncle paternel, un fermier incommode et sexiste. Il exigeait d’elles qu’elles soient parfaites, qu’elles soient les meilleures, qu’elles soient belles, qu’elles soient attirantes. Durant huit ans, il leur fit vivre l’enfer, à un tel point que dès sa majorité acquise, Anna prit la petite Diane, un baluchon, une valise et un peu d’argent pour s’installer en ville. N’ayant aucun diplôme, étant une femme, elle avait dû creuser dans les bas-fonds de la ville pour trouver de quoi payer la pitance de sa petite sœur. 19 ans, elle prit des cours du soir avec la petite Diane qui restait à la porte des salles de cours, à jouer à la poupée ou à discuter avec les gens qui passaient dans le couloir. Sociable, la petite fille se lia d’amitié avec Axel, un étudiant de 20 ans, très intelligent, riche et influent. 23 ans, Anna se rendit compte quel calvaire elle supportait pour pouvoir subvenir aux besoins sans cesse grandissants de sa petite sœur. Cette jeune fille désormais âgée de 13 ans fréquentait toujours Axel, et allait souvent dehors avec lui et ses amis. Anna était trop fatiguée le soir pour pouvoir protester, et puis ensuite, pourquoi protester. 27 ans, la vie commença à devenir meilleure. Malheureusement, un évènement gâcha ce bon tournant. Diane tomba enceinte. Le désespoir anéantit Anna, mais elle ne pouvait pas se permettre de perdre tout espoir d’avenir à cause d’une grossesse. A cette époque-là, pas d’avortement. Donc, Diane accoucha, et refusa de donner l’identité du père. Six ans plus tard, 33 ans, Anna n’avait jamais connu d’homme, et ne pourrait plus se marier à cause de son âge trop avancé et aussi à cause du déshonneur que représentait une petite sœur mère d’une petite fille de six ans. Encore dix ans plus tard, elle pataugeait encore à rembourser des dettes contractées avec les problèmes survenus à la naissance de Juliette, la fille de Diane. Elle explosait régulièrement, se disputait avec Diane bien trop souvent. Mais tout le monde tournait autour d’elle, tout le monde dépendait d’elle. Déjà à l’époque, elle souhaitait tout laisser tomber, comme en ce moment-même.
Allumant la radio à côté d’elle, Anna rechercha sous son oreiller une vieille photo en noir et blanc. On y voyait ses parents, dont sa mère enceinte de Diane, et elle-même. Cette photo l’avait fait tenir jusqu’aux 30 ans de Diane, lorsqu’elle acquit enfin un peu d’autonomie grâce à un époux bienveillant – quoique bien plus vieux qu’elle. Elle avait 43 ans, et toute sa vie était partie en fumée. Elle n’avait aucune expérience, son diplôme de secrétaire lui avait à peine servi et à présent elle payait les conséquences de ses promesses.
Et ce n’était pas fini. Comme prévu, l’époux de Diane ne resta pas en vie très longtemps : on le retrouva une balle de fusil dans la tête, abattu dans sa propre maison. On accusa même sa propre femme de l’avoir assassiné. Donc, Anna était revenue dans la partie, défendant sa sœur, payant les avocats, et d’autres frais, hébergeant désormais Juliette et sa mère détruite. Trois mois d’enquête qui débouchèrent sur un non-lieu pour manque de preuve. Les éventuels employeurs de Diane la refusèrent, craignant d’accepter une veuve noire en leur entreprise. Elle perdit presque toute sa fortune à la dilapider dans le jeu, espérant gagner plus avec son héritage. Elle développa même une accoutumance aux jeux de hasard. Un nouvel enfer commença. Elle ne put sauver sa sœur qu’au bout de sept années de combat, sept dures années. 50 ans, toujours à prendre soin de sa petite sœur encre et toujours détruite. Et pas une fois elle entendit sa petite sœur la remercier pour sa ténacité.
Elle avait la moitié d’un siècle et ne connaissait toujours pas les hommes. Elle chercha vainement à les découvrir. Mais malheureusement, qui voudrait d’une vierge de 50 ans ? Une seule issue : finir vieille fille. Quel avenir ! Parfois, elle se demandait si elle n’aurait pas mieux fait de fuir, fuir ses promesses, fuir la vie qu’elle avait eut, fuir les problèmes pour se débrouiller seule. Hélas, les grandes sœurs défendaient et protégeaient leurs petites sœurs. Elles se sacrifiaient sans plus compter.
La tête de Diane apparut par l’embrassure de la porte. Elle semblait demander l’autorisation d’entrer. « Que veux-tu, Diane ? _Je me demandais… _Quoi donc ? _Pourquoi avoir fait tout cela pour moi ? M’avoir supportée de ma naissance à ta mort ? _Je… »
Ne sachant pas quoi dire, sur le coup, Anna perdit l’usage de la parole. « Non, finalement, ne répond pas. Je… Je voulais te remercier pour tout ce que tu as fait pour moi, même si maintenant il est trop tard. Merci, Anna. » Elle ressortit aussi vite qu’elle était rentrée. Anna, quant à elle, crut craquer. Elle poussa un petit cri de détresse, puis respira plus vite. Elle avait enfin eu les remerciements attendus. Mais des remerciements n’arrangeraient rien. Tout avait été gâché.
Un an plus tôt, Anna avait rencontré un homme. Un vrai, quelqu’un de très gentil qui avait tout écouté sans en demander trop. Il lui avait raconté les plaisirs adolescents, puis adultes, puis parentaux. Il lui présenta ses enfants, deux fils et une fille. Il lui montra des photos de sa femme défunte. Et il l’avait initiée. En lui-même, l’acte ne fut pas choquant, ni exceptionnel. Mais l’intention, le sentiment, furent tels qu’elle y prit énormément de plaisir. Cet homme mourut d’une crise cardiaque le jour même de l’admission d’Anna à l’hôpital car elle avait vomi du sang. La vie semblait vouloir tout refuser à Anna.
Dix minutes après les remerciements, elle ressentit un poids sur son cœur. Un ange approchait, derrière la dizaine d’infirmières qui tentaient de la réanimer, ignorant sans doute qu’elle avait signé une décharge. Non, personne ne la retiendrait.
Et Anna rendit son dernier soupir. | |
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| Sujet: Re: Narcisse VS Amà | |
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