Encre du Coeur
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

Encre du Coeur

Devenez Ecrivain, Poète, Dramaturge ou encore simple Lecteur dans ce monde de papier et de plume.
 
AccueilAccueil  PortailPortail  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le Deal du moment : -39%
Pack Home Cinéma Magnat Monitor : Ampli DENON ...
Voir le deal
1190 €

 

 Narcisse vs Tsuki

Aller en bas 

Votre choix?
Texte 1
Narcisse vs Tsuki Poll_left100%Narcisse vs Tsuki Poll_right
 100% [ 1 ]
Texte 2
Narcisse vs Tsuki Poll_left0%Narcisse vs Tsuki Poll_right
 0% [ 0 ]
Total des votes : 1
 

AuteurMessage
Sterne arctique

Sterne arctique


Nombre de messages : 72
Date d'inscription : 19/07/2008

Récompenses et Pénalités
Comportement:
Narcisse vs Tsuki Left_bar_bleue10/10Narcisse vs Tsuki Empty_bar_bleue  (10/10)
Raison des Pénalités:
Récompenses:

Narcisse vs Tsuki Empty
MessageSujet: Narcisse vs Tsuki   Narcisse vs Tsuki Icon_minitimeDim 10 Aoû - 12:04

Domaine : prose
Epreuve : Le vampire devant sa propre tombe!


Texte 1

Nostalgie



Assis face à ma tombe, je me souvins de choses auxquelles je ne pensais plus depuis voilà des décennies. Je me rappelai brusquement de ma vie humaine, sans aucun intérêt pour un vampire aussi vieux que moi. Et un flash envahit mes yeux.

Ma dernière soirée mortelle, je l’avais passée dans une sorte de bal très sélectif. Tout le monde était masqué, même moi. Mais tout le monde me reconnaissait à ma taille moyenne, mes longs cheveux bouclés et pourtant doux, à ma peau blanche et aussi à mon hyperactivité. Je bougeais partout, parlais à tout le monde. Je faisais le pitre, et amusais énormément la galerie.

Un soir, nous fêtions l’anniversaire d’une personne que je ne connaissais pas vraiment, et encore je m’amusais. Mais j’attirai l’attention d’un homme, qui vint d’ailleurs me voir. Il m’accosta d’une manière fort étrange. Il me fixait de ses yeux bleu glacé, et murmurait. Curieux de connaître l’objet de sa pensée, je m’étais autorisé une pirouette vers lui, et j’avais demandé avec engouement :

« Suis-je donc l’objet de vos tourments, Monseigneur ? »

Il n’avait pas prononcé un mot, et je me sentais déjà attiré par ce personnage. Je ne savais pas encore qui il était, et de plus je semblais être le seul à l’avoir remarqué. Fort étonnant. Mais j’interprétai assez mal son silence et ajoutai :

« Seriez-vous muet de béatitude face à ma présence ?
_Si vous saviez… »

Il tendit alors sa main de façon à toucher ma joue. Je frissonnai, car ses doigts semblaient faits de glace. Je fermai les yeux, et sentis quelque chose bouger autour de moi. A peine une seconde passée, et je me trouvais déjà dehors, dans ses bras, ébahi par la vitesse des évènements. Surpris de voir Paris de haut, pour la toute première fois de ma vie, je poussai un cri. Puis, comprenant le danger, je tentai de me débattre.

Une heure dans les airs, à sauter tous les vingt mètres à peu près, cela rendait malade à force. Une fois arrivé à une sorte de manoir hanté, je me mis à quatre pattes pour dégobiller mes tripes. Mon ravisseur retira un mouchoir de sa manche et le posa sur son nez avec manières.

« As-tu fini, Armand ? me demanda-t-il d’une voix étouffée »

Ne pouvant ni parler, ni me relever, je grognai. Je le sentis alors prendre mon épaule avec brusquerie pour me redresser. Je vis alors la maison de face et sans comprendre à nouveau, je me trouvai dans un vestibule sombre, avec des rideaux de velours rouge. Je finis par regarder l’homme qui m’avait emmené jusqu’ici.

Il n’avait pas vraiment attendu que je sois prêt en fait. Il retira mon masque et déchira mon col montant, puis me mordit au cou. Il me mordit suffisamment fort d’abord pour percer la chaire, tendue et chaude, puis il força encore un peu pour trancher la carotide.

Douleur intense, qui me fit hurler jusqu’à la mort. Avant de m’éteindre, il me versa quelques gouttes à peine de son sang. Ensuite, on me découvrit comme les autres cadavres blonds aux yeux bleus que l’on avait trouvé les jours précédents : nu, exsangue, mort. Après une enquête qui ne mena à rien, je finis dans cette tombe.

Cette même tombe que je fixais du regard maintenant. Je touchai ma cicatrice au cou. Comme tous les vampires de l’époque, je fus enterré, puis pleuré. Seulement, au lieu de rester allongé à jouer mon rôle de funeste défunt, je me réveillai. Devenu d’un coup claustrophobe, je tapai le plus fort que je le pouvais sur ma boite en bois qui me servait de cercueil. Le sable, la terre, tout me tombait sur la figure, mais rien d’autre que mon envie de sortir ne m’animait.

Dans ma gorge, à ce moment-là, se produit quelque chose qui m’arrivera désormais à chaque réveil. Une sorte de sècheresse épouvantable se révéla à moi. Une douleur horrible, une brûlure que seule une chose étancherait – mais je ne le savais pas encore.

Je creusai donc jusqu’à toucher la pierre de ma stèle. Quelque chose de froid prit à ce moment là ma main et me tira vers l’extérieur. La bouche pleine de sable, je ne pus pousser le cri que m’inspira la personne m’ayant aidée. C’était l’homme m’ayant tué.

« Bonjour, Armand. Apparemment, tu as réussi à survivre au poison… Etonnant. Que penses-tu de vivre avec moi ?
_Sûrement pas !
_Oublie ta fierté. Regarde derrière toi, je t’ai emmené ton repas. »

En me retournant, instinctivement, je vis une petite fille bâillonnée, gigotant contre les entraves qui l’attachaient à une autre sépulture. Repas… Comment cela, repas ? Je ne pouvais pas imaginer, à ce moment-là, que j’allais devoir tuer une petite fille pour me nourrir. Non, je pensais à une erreur, quelque chose qui n’allait pas. Quoiqu’il en soit, je me dirigeai vers elle pour la détacher, quand l’autre m’en arrêta.

« Si tu la touches, tu devras la tuer. Elle t’a vu sortir de la tombe, de la tombe d’un mort. Ne penses-tu pas que c’est légèrement embarrassant ?
_La tuer ? Pourquoi la tuer ?! Elle ne nous a fait aucun mal. Ce n’est qu’une enfant.
_Je te connais, Armand. Voilà deux semaines que je t’observe. Tu n’accordes de confiance qu’à ceux que tu aimes artificiellement. Tu n’accordes même pas d’intérêt à ta propre mère, pourtant elle tente de te parler depuis quelques temps déjà. »

Ensuite s’en suit une série d’arguments tout aussi valables les uns des autres pour que je devienne son protégé et que je reste avec lui toute l’éternité. Toute ma vie, enfin mort, s’était jouée autour de cette tombe que la gente vivante retrouva complètement profanée, vide de tous les trésors. Quelques jours plus tard, on découvrit aussi le garde cimetière complètement déchiqueté, mort depuis la funèbre découverte.

Je devais l’avouer, cet homme, ce fut moi qui le tuai. Mais l’enfant, je ne pus la mordre. Magane – car c’était son nom, s’en chargea à ma place. Pour cela, je le hais toute ma non mort, jusqu’à aujourd’hui.

Rien a changé. Je m’appelle Armand, et je mords les vivants pour vivre.





Texte 2
Damné



Je n’avais aucune idée de la façon dont j’étais arrivé là. Je ne venais jamais ici. Je ne sais même pas pourquoi. Je l’évite. Pourtant j’étais bien là, debout, droit comme piquet. On aurait pu me prendre pour un poteau si je n’avais eu de caractéristiques humaines. Mes yeux d’un noir obscur fixaient une sépulture grise sur laquelle trônaient des fleurs. Il y en avait tellement qu’on ne pouvait en rajouter plus. Parmi les plantes, sur la partie la plus haute de la tombe, on distinguait parfaitement un crucifix en fer. C’était, visiblement du moins, très bien entretenu. Mon regard s’attarda sur la croix, que je ne méritai pas vu ma nature, puis mes prunelles remontèrent sur des caractères dorés. Une impression étrange, que je ne saurais malheureusement pas décrire, s’empara de moi. Ces lettres formaient des mots qui ne m’étaient pas inconnus, enfin, ce n’étaient pas des mots, c’étaient mes prénoms et mon nom de famille. Il était très exactement écrit : « Justin Kévin Oliver Lewis ». Juste en dessous étaient inscrites de la même couleur, mes dates de naissance et de mort : « Né le 24 avril 1983, mort le 31 avril 2000 ». Je n’étais pas mort il y a dix ans mais je n’étais pas vraiment vivant non plus. J’étais seulement devenu un monstre. Oui, c’est comme ça que je me définis « monstre ». Je n’avais aucune preuve, cependant j’en étais certain, aucun de mes proches de ma vie d’antan ne serait capable de faire la comparaison entre l’adolescent de dix-sept ans et le vampire que je suis. Il y avait eu beaucoup de changements physiques durant la transformation qui, d’ailleurs, avait été horriblement douloureuse. Je me souvenais à peine de ma vie humaine, seuls quelques petits détails me revenaient en tête. Le jour de mon présumé trépas, par exemple, je m’en rappelais vaguement.

J’étais monté dans un avion pour un voyage que j’avais toujours rêvé d’entreprendre. Un voyage d’une semaine à Tokyo. J’ai oublié la suite. Me revient seulement un voyage plus au moins éprouvant dans des bras forts et glacés. Il avait été court. Je ne connaissais pas l’endroit où on m’avait emmené, ni de la créature qui m’avait porté. Puis je sentis qu’on me déposait doucement sur quelque chose qui paraissait être un grand canapé. J’étais mortellement blessé, j’agonisais presque. J’entendais de faibles voix mais fus incapable de comprendre le sujet de leur discussion. Je devinai uniquement qu’ils étaient sept. Par la suite, quelqu’un s’agenouilla près du canapé. Je sentais son souffle froid mais enivrant. Un murmure mélodieux et magnifique se fit entendre, je fus étonné qu’une personne puisse avoir une si jolie voix. Le ton était calme, on essayait de me rassurer apparemment. Malgré la douleur, qui occupait tout mon esprit, je perçus très distinctement : « N’aie pas peur ». Une main froide caressa tendrement mon visage puis descendit sur ma gorge. Le souffle se rapprochait de celle-ci. On déposa brièvement un baiser sur ma bouche, ce qui m’apparut tout de suite étrange, je n’avais aucune petite amie. Cependant, je n’eus pas le temps de réfléchir plus longtemps, des dents se plantèrent dans ma chair. Je pense qu’il vaut mieux passer les détails qui suivirent.

Trois jours plus tard, j’étais devenu vampire. Aux nouvelles on avait pleuré les morts d’un vol qui n’était pas parvenu à destination. Le mystère de mon mystérieux sauveur s’était résolu. C’était une fille, que j’avais aperçue plusieurs fois me semblait-il. C’était également elle qui m’avait mordu. Elle m’avait longuement détaillé les raisons de ses actes, j’avais pourtant bien du mal à les comprendre et à les accepter. Elle avait précisé, qu’un jour, je comprendrai. Son clan était végétarien, ils n’y étaient pas obligés bien sûr, mais ils ne voulaient pas être des monstres m’avait-on expliqué. Je m’étais soumis à ce régime, qui me paraissait draconien, pour lui faire plaisir. Je ne souhaitais pas la décevoir. C’était et c’est toujours très difficile, surtout quand on vit parmi des humains. J’ai parfois toute la peine du monde à me retenir quand un sang m’appelle. Je ne me faisais pas vraiment à ma nouvelle vie. J’étais destiné à être éternellement damné, jusqu’à ce qu’on me tue par un des rares moyens. Cependant, il n’y avait aucune raison pour qu’on me tue puisque je ne nuisais pas à l’humanité. On m’avait offert l’immortalité mais si j’avais pu choisir, j’aurais préféré mourir. Tout cela m’était insupportable.

« Qu’est-ce que tu fais là ? »

C’était elle.

« Bonne question, lui répondis-je. À vrai dire, je ne sais même pas comment je suis arrivé là, continuai-je après quelques minutes de pause.
- Ah, je vois. »

Elle me sourit. Contrairement à moi, ses yeux étaient or, elle devait avoir chassé. Chose que je devais absolument accomplir si je ne voulais pas mordre le premier vivant qui aurait le malheur de passer près de moi. Mais je n’arrivais pas à me détacher d’ici. D’un coup, plusieurs souvenirs étaient remontés à la surface, désagréables comme agréables, ils m’apaisaient. Je regrettais amèrement mon existence d’avant. Savoir que je n’allais jamais vivre tant de choses importantes m’attristait. Je n’aurais jamais du prendre ce vol. Si seulement on m’avait épargné tout ça … Mais je devais évité de penser comme cela si je ne voulais pas souffrir encore plus. Elle devait avoir deviné ce à quoi je pensais, elle était plutôt clairvoyante.

« Arrête de … regretter ce qu’il s’est passé. Tu sais très bien que tu n’y es pour rien et que ça te fait plus de mal que de bien.
- Je sais mais je ne peux pas m’en empêcher.
- Ça me rend triste de te voir comme ça.
- Désolé.
-Tu ne comprends toujours pas, hein ? Me demanda-t-elle.
- Quoi ?
- Pourquoi je t’ai transformé.
- Non.
- Un jour … Commença-t-elle.
- Je sais, la coupai-je. Cependant ce jour ne semble pas arriver assez vite à mon goût.
- Tu penses que comprendre te blesserait moins ?
- Oui.
- Tu as tant de mal que ça à accepter que je t’aime ?
- Oui. »

Comment réussir à le faire ? Une si belle adolescente, de mon point de vue du moins, ne pouvait aimer qu’un beau jeune homme et moi, j’étais affreux avant. Je l’observai du coin de l’œil, elle avait baissé la tête et était figée, elle devait sûrement réfléchir à une façon plus claire de me faire comprendre. De mon côté, je pensais que c’était inutile, que je n’arrivais jamais à m’y faire. Puis, après avoir vu ma tombe, je m’imaginais la douleur qu’avait du ressentir mes proches, leur tristesse infinie, le manque dans leur cœur que mon départ avait du causé. Surtout qu’il n’y aurait jamais un corps sur lequel pleurer puisque tous ceux des passagers de l‘avion étaient perdus à jamais dans l‘océan. C’était une sépulture, certes, mais sans corps. Histoire d’avoir un endroit où se recueillir je suppose.

« Bref je pense que tu devrais aller chasser maintenant, avant le petit matin.
- Oui mais laisse-moi … quelques instants, s’il te plaît.
- À ta guise. »

Sur ce elle s’en alla. Je restai encore quelques minutes devant mon cénotaphe noyé parmi des milliers de tombes, passant presque inaperçue malgré qu’elle soit surchargée. Une part de moi-même était soulagée de savoir qu’on continuait de penser à moi, qu’on ne m’avait pas oublié. Ça me rendait heureux. Doucement, je pris une des fleurs d’un bouquet et en humai la fragrance. Puis je la collai contre ma joue et fermai les yeux, comme si elle représentait tous ceux qui regrettaient ma disparition. C’était très agréable. Peut être que cette visite imprévue et non calculée allait m’aider à aller mieux à l’avenir. Bien que de savoir que mon décès avait chagriné des gens n’était pas du tout quelque chose de positif. J’avais retiré de cette observation des éléments qui pourraient éventuellement me débarrasser d’un poids. J’allais sûrement y revenir, si cela m’aidait à aller mieux pourquoi m’en priver ? Ce n’était peut être pas bien de s’infiltrer dans un lieu dit « sacré » la nuit comme le jour mais pour l’instant je n’avais pas été rejeté ni rien donc cela devait signifier que j’étais le bienvenu, non ? Je jetai un dernier regard à ma tombe avant de, à mon tour, quitter le cimetière. Je n’avais le plus dans ma vie de vampire végétarien. Je m’amusais toujours beaucoup. De toute façon, je n’avais plus que quelques heures pour chasser et je ne tenais pas à manquer cela. C’était une des choses que j’aimais e ne pouvais pas me permettre de ne pas le faire, ça augmenterait mes attirances pour le sang humain et je finirais par me ruer sur un d’eux et le tuer. Ce qui serait grave. Je ne veux pas être un monstre. Lorsque j’arrivais à la forêt du rendez-vous que l’on m’avait donné plus tôt, un des miens m’attendait déjà, depuis longtemps sûrement. Je lui étais reconnaissant de ne pas avoir commencer sans moi. En m’apercevant, il s’esclaffa légèrement et s’engouffra dans le bois, je le suivais. Le « jeu » débutait. La nostalgie qui s’était emparée de moi m’avait peu à peu quitté alors que je chassais. Je devais subir les châtiments de l’enfer, j’étais damné.
Revenir en haut Aller en bas
 
Narcisse vs Tsuki
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Narcisse VS Tsuki [05.08.08]
» *Narcisse VS Tsuki
» Tchat de Tsuki
» LMS VS Narcisse [05.08.08]

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Encre du Coeur :: Hors-Jeu :: Archives-
Sauter vers:  
Ne ratez plus aucun deal !
Abonnez-vous pour recevoir par notification une sélection des meilleurs deals chaque jour.
IgnorerAutoriser